La théière de Russell

En philosophie, le scepticisme est une méthode grecque antique qui compare et oppose toutes choses afin d’atteindre la tranquillité de l’âme.
Par exemple le sceptique dit que rien n’est vrai ni faux, ni vrai et faux à la fois, et pas même cette dernière phrase car elle s’oppose à elle-même.

La théière de Russell est une analogie évoquée par le sceptique Bertrand Russell pour contester l’idée que « c’est au sceptique de réfuter les bases «invérifiables» d’une croyance » et pour affirmer que c’est plutôt au croyant de les prouver.

L’idée est celle d’une hypothétique théière (trop petite pour être observée) en orbite autour du Soleil, entre la Terre et la planète Mars; selon Russell, y croire (et demander aux gens d’y croire) sous prétexte qu’il n’est pas possible de prouver sa non-existence est insensé.
Selon Russell, c’est au croyant à l’existence de cette théière de prouver son existence avant de demander au non-croyant de le faire, ou même, de demander au non-croyant de prouver que cette théière n’existe pas.

Le groupe de musique Gong utilise l’image d’une théière volante en couverture de l’album Flying Teapot !

La théière de Russell est une illustration du rasoir d’Ockham, dans le sens où, dans l’absence de preuve, le plus simple est de supposer que la théière n’existe pas, autrement dit, elle n’existe pas jusqu’à preuve du contraire.

Le rasoir d’Ockham

En philosophie, le terme «raser» signifie «éliminer des explications improbables d’un phénomène»
Ainsi, le rasoir d’Ockham (du nom du philosophe Guillaume d’Ockham) ou rasoir d’Occam est un principe de raisonnement philosophique qui peut se formuler comme suit :

« les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées »

La formule précédente ne se trouve pas chez Guillaume d’Ockham; il reprend un adage scolaire dérivé d’Aristote : « C’est en vain que l’on fait avec plusieurs ce que l’on peut faire avec un petit nombre », dit autrement « Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? »

On sait enfin pourquoi le coyote n’a jamais réussi à attraper bip-bip !

Cependant, « la simplicité » dont il est question ici ne signifie pas que l’hypothèse la plus simpliste, la plus évidente ou la plus conventionnelle soit forcément la bonne. Le rasoir ne prétend pas désigner quelle hypothèse est vraie, il indique seulement laquelle devrait être considérée en premier.

Enfin, le rasoir d’Ockham est un outil très intuitif, mais n’est pas très incisif, car il ne donne pas de principe opératoire clair pour distinguer entre les hypothèses en fonction de leur complexité : Ce n’est que dans le cas où deux hypothèses ont la même vraisemblance qu’on favorisera l’hypothèse la plus simple. Il permet tout de même d’ordonner (par simplicité) les hypothèses à éliminer, lorsqu’on procède par élimination.

Albert Einstein avait sa formulation du rasoir d’Ockham, il disait :

« Tout doit être le plus simple possible, mais pas plus simple que ça. »

L’Hypothèse de la reine rouge

La biologie évolutive est le domaine de la biologie qui vise à comprendre les scénarios et les mécanismes de l’évolution des espèces, elle regroupe différentes sous-disciplines comme la paléontologie, l’évolution moléculaire, la génétique, etc..

L’hypothèse de la reine rouge est une hypothèse de la biologie évolutive et se résume ainsi : « l’évolution permanente d’une espèce est nécessaire pour maintenir son aptitude face aux évolutions des espèces avec lesquelles elle coévolue ».

Cette hypothèse postule que l’environnement d’un groupe concurrentiel d’organismes (principalement les autres organismes vivants, prédateurs, compétiteurs, ou parasites) se modifierait en permanence, si bien que l’adaptation serait toujours à recommencer, et l’extinction toujours aussi probable.

Van Valen émet cette hypothèse suite à la constatation que la probabilité d’extinction d’un groupe d’êtres vivants est constante au cours des temps.
La constatation se base sur les courbes de survie, établies par Van Valen, d’une cinquantaine de groupes d’organismes vivants tels que des protistes, des plantes et des animaux.

Étant donné que :

  1. Les différents organismes ont évolué au fil du temps
  2. La probabilité d’extinction (et donc aussi de survie) des organismes étant constante au fil du temps

On arrive à : « l’évolution permanente d’une espèce est nécessaire pour maintenir son aptitude face aux évolutions des espèces avec lesquelles elle coévolue ».

Alice et la reine rouge doivent courir (évoluer) pour rester au même endroit.

L’hypothèse tire son nom du deuxième volet d’Alice au pays des merveilles, au cours duquel Alice et la Reine Rouge se lancent dans une course effrénée. Alice demande alors : « On arriverait généralement à un autre endroit si on courait très vite pendant longtemps, comme nous venons de le faire. » Et la reine répondit : « Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu’on peut pour rester au même endroit.»