Inférence écologique

Le titre fait penser à l’écologie, mais il n’en est rien !

Les sciences sociales sont un ensemble de disciplines académiques ayant en commun l’étude du social humain, et des interactions sociales entre les individus, les groupes et leurs environnements.


En sciences sociales, l’inférence écologique désigne le processus par lequel on cherche à obtenir des conclusions sur les comportements individuels à partir de données agrégées.
Par exemple, à partir des résultats électoraux d’un district et de sa composition démographique, on peut vouloir tirer des conclusions sur le comportement électoral des différents groupes sociaux.

Lors de l’élection présidentielle américaine de 2000, plusieurs bulletins de vote ont été illégalement pris en compte en Floride. Dans un article publié en 2004, Gary King et Kosuke Imai utilisent des méthodes d’inférence écologique pour savoir si ces bulletins ont modifié le résultat final de l’élection.

Gary King, est un politologue et un statisticien américain.
Il est notamment connu pour ses contributions méthodologiques à la science politique quantitative. Il est professeur de sciences politiques à l’université Harvard, il est notamment célèbre pour ses recherches sur l’inférence écologique.

Gary King

Pour finir sur une note française, la start-up LMP, renommé eXplain utilise des algorithmes d’inférence écologique de Gary King pour optimiser le démarchage électoral grâce au big data.

Les arts libéraux

Les sept arts libéraux désignent une grande part de la matière de l’enseignement concernant les lettres latines et les sciences des écoles de second niveau de l’Antiquité, qui se poursuit sous diverses formes au Moyen Âge.

Les arts libéraux se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium.

Le Trivium, mot qui signifie les trois chemins, il concerne le « pouvoir de la langue » et se divise en :

  • La grammaire
  • La dialectique
  • La rhétorique

Le Quadrivium, soit les quatre chemins ou quatre voies au-delà du trivium, se rapporte au « pouvoir des nombres » et à une première maîtrise des sciences ou disciplines mathématisables. Il se compose de :

  • L’arithmétique
  • La musique (La musique est bien mathématisable !)
  • La géométrie
  • L’astronomie

Les arts du trivium sont considérés évidemment comme la base nécessaire pour maîtriser les arts du quadrivium, d’où la séparation en 2 catégories.

Il fut un temps où, en plus des sept arts libéraux (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, musique, astronomie et géométrie), la philosophie et la médecine étaient comptées dans la liste.

La Rose des arts libéraux de la Cathédrale Notre-Dame de Laon en France.
Autour de la Philosophie, au centre, les médaillons représentent les sept arts libéraux, auxquels a été ajoutée la Médecine.

Le raisonnement abductif

Last but not least…dernier type de raisonnement à présenter pour boucler la boucle*.

J’ai laissé le plus subtil pour la fin, à savoir le raisonnement par abduction.

L’abduction vient du latin « abductio » signifiant emmener, c’est un type de raisonnement consistant à relier des causes probables à un fait observé.

Autrement dit, il s’agit d’établir une cause la plus vraisemblable à un fait constaté et d’affirmer, à titre d’hypothèse, que le fait en question résulte probablement de cette cause.

Toute la subtilité de ce raisonnement réside dans les mots en italique, probablement, vraisemblable, hypothèse...Dit d’une autre manière, l’abduction n’a pas pour but de trancher de manière définitive (comme la déduction) mais simplement de cerner les différentes possibilités, et d’établir des liens de cause à effet.

Un exemple plus parlant : En médecine, l’abduction est utilisée pour faire des diagnostics.(On relie des symptômes à une maladie)

Un autre exemple permet de bien différencier la déduction de l’abduction :

  • S’il pleut alors je prends mon parapluie
  • J’ai pris mon parapluie

Par déduction, on ne peut rien déduire, on peut très bien prendre son parapluie alors qu’il fait soleil, ce n’est pas en contradiction avec la première phrase.

Par abduction, on peut probablement penser qu’il pleut.

Enfin, pour terminer cet article, une citation qui résume parfaitement les 3 types de raisonnement et le lien qui les relie :

« Pour résumer, la déduction, qui repose sur des causes et des effets certains, aboutit à des énoncés certains ; l’induction, qui propose des causes certaines à des effets probables, aboutit à des énoncés probables ; et l’abduction, qui recherche des causes probables à des effets certains, aboutit à des énoncés plausibles. »

Nicolas Chevassus-au-Louis

*Le processus de recherche est modélisé comme un ensemble de boucles [(abduction – induction – déduction)] qui laisse dès lors une place à l’intuition et à l’imagination.