Les arts libéraux

Les sept arts libéraux désignent une grande part de la matière de l’enseignement concernant les lettres latines et les sciences des écoles de second niveau de l’Antiquité, qui se poursuit sous diverses formes au Moyen Âge.

Les arts libéraux se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium.

Le Trivium, mot qui signifie les trois chemins, il concerne le « pouvoir de la langue » et se divise en :

  • La grammaire
  • La dialectique
  • La rhétorique

Le Quadrivium, soit les quatre chemins ou quatre voies au-delà du trivium, se rapporte au « pouvoir des nombres » et à une première maîtrise des sciences ou disciplines mathématisables. Il se compose de :

  • L’arithmétique
  • La musique (La musique est bien mathématisable !)
  • La géométrie
  • L’astronomie

Les arts du trivium sont considérés évidemment comme la base nécessaire pour maîtriser les arts du quadrivium, d’où la séparation en 2 catégories.

Il fut un temps où, en plus des sept arts libéraux (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, musique, astronomie et géométrie), la philosophie et la médecine étaient comptées dans la liste.

La Rose des arts libéraux de la Cathédrale Notre-Dame de Laon en France.
Autour de la Philosophie, au centre, les médaillons représentent les sept arts libéraux, auxquels a été ajoutée la Médecine.

Le raisonnement abductif

Last but not least…dernier type de raisonnement à présenter pour boucler la boucle*.

J’ai laissé le plus subtil pour la fin, à savoir le raisonnement par abduction.

L’abduction vient du latin « abductio » signifiant emmener, c’est un type de raisonnement consistant à relier des causes probables à un fait observé.

Autrement dit, il s’agit d’établir une cause la plus vraisemblable à un fait constaté et d’affirmer, à titre d’hypothèse, que le fait en question résulte probablement de cette cause.

Toute la subtilité de ce raisonnement réside dans les mots en italique, probablement, vraisemblable, hypothèse...Dit d’une autre manière, l’abduction n’a pas pour but de trancher de manière définitive (comme la déduction) mais simplement de cerner les différentes possibilités, et d’établir des liens de cause à effet.

Un exemple plus parlant : En médecine, l’abduction est utilisée pour faire des diagnostics.(On relie des symptômes à une maladie)

Un autre exemple permet de bien différencier la déduction de l’abduction :

  • S’il pleut alors je prends mon parapluie
  • J’ai pris mon parapluie

Par déduction, on ne peut rien déduire, on peut très bien prendre son parapluie alors qu’il fait soleil, ce n’est pas en contradiction avec la première phrase.

Par abduction, on peut probablement penser qu’il pleut.

Enfin, pour terminer cet article, une citation qui résume parfaitement les 3 types de raisonnement et le lien qui les relie :

« Pour résumer, la déduction, qui repose sur des causes et des effets certains, aboutit à des énoncés certains ; l’induction, qui propose des causes certaines à des effets probables, aboutit à des énoncés probables ; et l’abduction, qui recherche des causes probables à des effets certains, aboutit à des énoncés plausibles. »

Nicolas Chevassus-au-Louis

*Le processus de recherche est modélisé comme un ensemble de boucles [(abduction – induction – déduction)] qui laisse dès lors une place à l’intuition et à l’imagination.

Le raisonnement inductif

Le raisonnement déductif (présenté ici) part d’une idée générale pour en déduire des propositions particulières.

Il est tout à fait possible de faire l’inverse, c’est-à-dire partir d’observations particulières et tenter de les généraliser pour aboutir à une conclusion, c’est le principe du raisonnement inductif.

  • Après avoir observé que l’eau, l’huile et le lait se congèlent sous l’influence du froid
  • Nous en inférons que tous les liquides doivent se congeler, pourvu que le froid soit assez intense

Nous procédons par induction, nous regardons le cas particulier de 3 liquides, et nous tentons de généraliser ça à tous les liquides.

L’inverse, c’est à dire :

  • Tous les liquides sont susceptibles de se congeler
  • Si le mercure est un liquide
  • Donc il peut se congeler

Nous procédons cette fois dans le sens inverse, à savoir par déduction.

Il faut bien remarquer qu’avant de déduire certaines vérités particulières d’une formule générale, il faut déjà s’être élevé et avoir trouvé cette formule : or, dans la plupart des cas, nous ne pouvons y parvenir qu’au moyen de l’induction !

Autrement dit, c’est par l’induction qu’on acquiert la connaissance : on fait des tests sur des cas particuliers, et on tente de les généraliser pour obtenir une règle, une loi générale.

La méthode déductive quant à elle, est la méthode par laquelle on enseigne et on transmet la loi générale trouvée.

Attention, l’étape de la généralisation est la plus délicate, on peut très bien généraliser et se tromper !

Un exemple classique de mauvaise généralisation :

  • Tous les cygnes que j’ai vus sont blancs
  • Ce cygne est également blanc
  • Tous les cygnes sont donc blancs
Il existe bien un cygne noir, nommé Cygnus atratus !