« Par la parole j’ai plus de réussite dans les soins aux malades que mon frère par les drogues ».
Ces paroles sont attribuées à Gorgias, professeur à Athènes du jeune étudiant Hippocrate, il y’a 2500 ans.
Elles montrent que ce qu’on appellera plus tard l’effet placebo semble déjà exister dans l’antiquité grecque.
Un placebo est un procédé thérapeutique n’ayant pas d’efficacité propre ou spécifique, mais agissant sur le patient par des mécanismes psychologiques et physiologiques. Il existe diverses formes de placebo (médicamenteuses, physiques, chirurgicales, etc.)
Ainsi, l’effet placebo correspond au résultat psycho-physiologique positif (bénéfique) constaté après l’administration d’une substance ou la réalisation d’un acte thérapeutique, indépendamment de l’efficacité intrinsèque attendue du traitement. En général, cet effet est de l’ordre de 30 % et pourrait atteindre 60-70 % dans les migraines ou les dépressions.
Ce dernier peut être produit de différentes manières : par des substances inertes, par une intervention chirurgicale fictive et même par de fausses informations.
Plus intéressant encore, l’impact de la sympathie du médecin sur l’intensité de l’effet placebo a été étudié et documenté dans plusieurs recherches.
Ces études mettent en lumière comment les interactions entre le médecin et le patient peuvent influencer amplifier l’effet placebo, même en l’absence d’une intervention médicamenteuse active : l’attitude et la personnalité du médecin ainsi que ses compétences, son charisme, sa conviction, son pouvoir de suggestion, imprègnent tout traitement d’un effet placebo.
On parle d’« effet médecin », suscité également en consacrant du temps au patient, avec sollicitude, écoute active, empathie, et un discours rassurant.
En revanche, si le médecin est froid et distant, on aura l’effet inverse. L’effet placebo sera inefficace, mais augmentera également le stress chez le patient.
À titre d’exemple, une étude a démontré que lorsque des soignants appliquaient de l’histamine sur l’avant-bras des patients tout en manifestant de l’empathie, les patients rapportaient moins de démangeaisons et de rougeurs comparativement à un groupe témoin traité sans marque particulière d’empathie.
L’effet résultant de l’attitude psychosociale du médecin a été introduit en 1970, le Dr Shapiro sous le nom de « iatroplacebogenèse«