Pathemata mathemata : c’est un dicton grec qui peut être traduit par « On apprend de ses souffrances », ou « On apprend en souffrant ».
Cette association subtile d’un sentiment négatif qu’est la souffrance, à un sentiment bien plus positif, l’apprentissage représente une expression oxymorique pouvant paraitre paradoxale.
Mais comme souvent, les dictons grecs recèlent des sagesses bien profondes.
On ne compte pas les sagas et aventures dans lesquelles un héros ou une héroïne doit passer par des épreuves douloureuses, y compris la perte d’êtres chers, pour se renforcer et finalement aller au bout de sa quête.
Au-delà de ces sagas, tant de scientifiques et de chercheurs sont confrontés à des souffrances modérées et quotidiennes, dans un métier où il faut sans cesse apprendre, comprendre et sortir de sa zone de confort.
Il en va de même dans le domaine du sport où un muscle ne se reconstruit plus fort, que s’il a subi des dommages modérés. Mais également de l’art, et dans bien des métiers où il faut donner le meilleur de ses capacités : le dépassement de soi, le progrès personnel, vont avec la douleur, l’affrontement de l’inconnu, le travail acharné, les essais répétés, et la « souffrance quotidienne ».
Ce qui paraissait comme un paradoxal au début, ne l’est finalement pas.
Dans « Humain, trop humain », Nietzsche disait :
« Dans une humanité aussi évoluée que la nôtre, chaque homme par nature a accès à de nombreux talents.
Chacun possède un talent inné, mais peu possèdent la dureté, l’endurance et l’énergie nécessaire pour devenir un talent, c’est-à-dire, devenir qui ils sont. »
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