Le déterminisme linguistique

Ludwig Wittgenstein, philosophe et mathématicien autrichien (puis britannique) émet l’idée suivante : « Les frontières de mon langage sont les frontières de mon monde ».

Ainsi, le déterminisme linguistique est l’idée que le langage et ses structures limitent et déterminent la connaissance ou la pensée humaine, ainsi que des processus de réflexion tels que la catégorisation, la mémoire et la perception.

Le déterminisme linguistique affirme que les individus appréhendent le monde selon la structure du langage qu’ils ont l’habitude d’utiliser. Par exemple, des études ont montré que les gens trouvent plus simple de reconnaître et de se souvenir des nuances de couleur auxquelles ils associent un nom spécifique.

Un autre exemple analyse la conception des nombres dans les tribus Pirahã du Brésil. Ces individus ne pourraient pas concevoir de nombres au-delà de « un » et « deux », pour lesquels des termes existent déjà dans leur langue. Au-delà de ces nombres, tous les nombres sont regroupés sous le terme « beaucoup ».

Un moyen d’échapper à ce déterminisme est d’enrichir son langage !

De plus, de nombreuses études ont montré les différences dans la manière dont les enfants monolingues et les enfants bilingues construisent leur identité, ces derniers ayant une estime de soi très différente en fonction de la langue utilisée, ils avaient des « identités hybrides » selon la langue.
En effet, lorsqu’ils utilisaient une langue différente (selon la tâche), ceci révélait des différences dans leur identité et dans leur conception de l’alphabétisation.

Tout cela appuie la théorie du déterminisme linguistique.

Dissoï Logoï

Selon la professeur Ruth Amossy : « telle qu’elle a été élaborée par la culture de la Grèce antique, la rhétorique peut être considérée comme une théorie de la parole efficace liée à une pratique oratoire ».

Ainsi, le Dissoi Logoi (Signifiant en grec « arguments contrastés ») est un exercice rhétorique qui vise à aider un individu à approfondir sa compréhension d’un problème en l’obligeant à le considérer sous l’angle de son adversaire, ce qui peut servir soit à renforcer son argumentation, soit à aider les débatteurs à parvenir à un compromis.

Considérer les différentes positions permet une compréhension plus profonde des sujets.

Par exemple, un Dissoi Logoi sur la peine de mort consisterait à se placer dans 2 positions :

  1. Une position favorable à cette dernière et en apporter des arguments
  2. Une position défavorable a cette dernière et en apporter des arguments

De ce fait, la démarche Dissoi Logoi permet de s’exercer à l’éloquence et à l’esprit critique ainsi qu’au développement de ses connaissances et de son aptitude à débattre.

Petites Curies

La radiologie dans le domaine médical, désigne l’ensemble des modalités diagnostiques et thérapeutiques utilisant les rayons X, ou plus généralement utilisant des rayonnements.

Les « Petites Curies » sont les surnoms donnés aux véhicules que Marie Curie a équipés d’unités de radiologie pendant la Première Guerre mondiale et qui permettaient de se rendre sur les différents fronts de guerre en France.

Au début de la guerre, pour les blessés, il était prévu un traitement sommaire, réalisé sur le lieu de la bataille, avant de les évacuer vers les hôpitaux. Mais avec l’utilisation de nouvelles armes comme les mitrailleuses, les éclats d’obus complexifiaient les diagnostics. La stabilisation du front, à partir de l’automne 1914, a permis à l’Armée française de réorganiser la prise en charge de ses blessés. C’est là que Marie Curie entre en scène.

Marie Curie au volant d’une petite Curie

Dès 1914, elle s’est engagée dans une première campagne sur la base d’une voiture équipée du matériel de recherche en radiologie, empruntée à Claudius Regaud, co-directeur de l’Institut du radium et un des pionniers de la radiothérapie. L’objectif était bien sûr de limiter autant que faire se peut les déplacements des blessés, avant de radiographier leurs blessures. C’est la voiture qui se déplace vers les blessés et non les blessés qui se déplacent à l’hôpital.

Cette discipline, inédite à l’époque, permettait de situer avec précision l’emplacement des éclats d’obus et de faciliter ainsi l’opération chirurgicale. Celle-ci, selon la gravité, pouvait être différée et donc pratiquée en hôpital, ou immédiate, réalisée sur place.

Marie Curie a conçu 18 « Petites Curies » (voitures radiologiques) et installé 250 postes fixes de radiologie dans les hôpitaux. Plus d’un million de blessés ont été secourus grâce à ces installations, dont un millier l’ont été par Marie Curie elle-même.