La destruction créatrice

Joseph Schumpeter, est un économiste et professeur en science politique, connu pour ses théories sur la destruction créatrice et l’innovation.

La «destruction créatrice» désigne le processus continuellement à l’œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d’activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques, ce processus fait suite à des innovations.

Pour Schumpeter; il y’a 5 types d’innovations :

  1. La fabrication de biens nouveaux
  2. Les nouvelles méthodes de production
  3. L’ouverture de nouveaux débouchés
  4. L’utilisation de nouvelles matières premières
  5. Une nouvelle organisation du travail

La destruction créatrice peut gravement affecter même des entreprises qui, à une époque, ont révolutionné et dominé leur marché tel que Xerox pour les photocopieurs ou Polaroid pour les appareils photo instantanés.

Dans le même temps, la destruction créatrice confère aux entreprises porteuses de ces innovations un leadership voire un pouvoir de monopole temporaire sur un marché, par exemple Walmart, la chaîne d’hypermarchés aux États-Unis, domine progressivement le commerce de détail en utilisant de nouvelles techniques de gestion des stocks, de marketing et de gestion des ressources humaines.

Bien sûr, toutes les innovations ne remplacent pas et ne détruisent pas (ou pas totalement) et de manière systématique les activités dans lesquelles elles se produisent, l’invention du piano numérique par Yamaha n’a pas fait disparaître les entreprises fabriquant des pianos à queue, de même la commercialisation de la moto n’a pas fait disparaitre le marché des voitures.

Le calcul félicifique et l’intelligence artificielle

En philosophie, l’utilitarisme est une doctrine qui prescrit d’agir (ou de ne pas agir) de manière à maximiser le bien-être collectif, entendu comme la somme ou la moyenne de bien-être de l’ensemble des êtres sensibles et affectés : « le plus grand bonheur du plus grand nombre ».

Jeremy Bentham, un philosophe utilitariste, a formulé un algorithme pour calculer le degré ou la quantité de plaisir qu’une action spécifique est susceptible de provoquer.

Ainsi, il croyait qu’une action est bonne ou mauvaise moralement selon le degré de plaisir ou de peine qu’elle induit, ce degré étant calculé par son algorithme.

Le calcul félicifique (son algorithme) devait donc permettre, dans sa théorie, de déterminer le statut moral de n’importe quelle action et de décider par conséquent si cette action devait être exécutée ou non.

Plusieurs variables, appelées « circonstances » par Bentham, sont incluses dans le calcul :

  1. Intensité : quelle est la force du plaisir ?
  2. Durée : combien de temps le plaisir dure-t-il ?
  3. Certitude ou incertitude : à quel point est-il certain ou non que le plaisir aura lieu ?
  4. Proximité ou éloignement : le plaisir aura-t-il lieu bientôt ou dans longtemps ?
  5. Fécondité : la probabilité que l’action soit suivie de sensations du même type
  6. Pureté : la probabilité qu’elle ne soit pas suivie de sensations opposées
  7. Étendue : combien de personnes sont-elles affectées ?

A l’aune des voitures autonomes, ces dernières reposent sur des algorithmes d’intelligence artificielle pour la reconnaissance de forme et pour la prise de décision.

Dans les 2 cas, il y aura accident, que devrait faire la voiture autonome ?

Cette prise de décision fait intervenir plusieurs notions éthiques, et pose des questions dont la réponse n’est pas facile à trouver, et nécessite un cadre juridique spécifique, ce qui n’est pas sans rappeler le calcul félicifique de Bentham.

Empirisme VS Rationalisme

L’empirisme désigne un ensemble de théories philosophiques qui font de l’expérience sensible (à travers nos sens) l’origine de toute connaissance.

Le rationalisme attribue à la seule raison humaine (au raisonnement) la capacité de connaître et d’établir la vérité. Le rationalisme s’oppose donc à l’empirisme.

Ainsi, l’empirisme considère que la connaissance se fonde sur l’accumulation d’observations et de faits mesurables (d’expériences), dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif, allant par conséquent du concret à l’abstrait

Le rationalisme considère que la connaissance se fonde sur le raisonnement, ce dernier consiste à déterminer que certains effets résultent de certaines causes, uniquement à partir de principes logiques.(Ces principes logiques sont des idées à priori, utilisés dans un raisonnement déductif)

Un rationaliste pur, estime donc qu’il peut aboutir à la connaissance en restant assis sur sa chaise, et en réfléchissant.

Un empiriste pur, estime qu’il faut mener des expériences, et sans ces dernières, il est impossible d’accéder à la connaissance.

Par exemple, montrer que le sucre a un gout « sucré » :

  1. Un empiriste goutera le sucre et le fera gouter à plusieurs personnes. (Induction)
  2. Un rationaliste, raisonnera sur la composition chimique du sucre, et déduira son gout.(Déduction)
Descartes est un rationaliste, Locke un empiriste.

Beaucoup de philosophes se sont opposés sur cette question, et certains ont même essayé de faire la synthèse entre empirisme et rationalisme.