Le calcul félicifique et l’intelligence artificielle

En philosophie, l’utilitarisme est une doctrine qui prescrit d’agir (ou de ne pas agir) de manière à maximiser le bien-être collectif, entendu comme la somme ou la moyenne de bien-être de l’ensemble des êtres sensibles et affectés : « le plus grand bonheur du plus grand nombre ».

Jeremy Bentham, un philosophe utilitariste, a formulé un algorithme pour calculer le degré ou la quantité de plaisir qu’une action spécifique est susceptible de provoquer.

Ainsi, il croyait qu’une action est bonne ou mauvaise moralement selon le degré de plaisir ou de peine qu’elle induit, ce degré étant calculé par son algorithme.

Le calcul félicifique (son algorithme) devait donc permettre, dans sa théorie, de déterminer le statut moral de n’importe quelle action et de décider par conséquent si cette action devait être exécutée ou non.

Plusieurs variables, appelées « circonstances » par Bentham, sont incluses dans le calcul :

  1. Intensité : quelle est la force du plaisir ?
  2. Durée : combien de temps le plaisir dure-t-il ?
  3. Certitude ou incertitude : à quel point est-il certain ou non que le plaisir aura lieu ?
  4. Proximité ou éloignement : le plaisir aura-t-il lieu bientôt ou dans longtemps ?
  5. Fécondité : la probabilité que l’action soit suivie de sensations du même type
  6. Pureté : la probabilité qu’elle ne soit pas suivie de sensations opposées
  7. Étendue : combien de personnes sont-elles affectées ?

A l’aune des voitures autonomes, ces dernières reposent sur des algorithmes d’intelligence artificielle pour la reconnaissance de forme et pour la prise de décision.

Dans les 2 cas, il y aura accident, que devrait faire la voiture autonome ?

Cette prise de décision fait intervenir plusieurs notions éthiques, et pose des questions dont la réponse n’est pas facile à trouver, et nécessite un cadre juridique spécifique, ce qui n’est pas sans rappeler le calcul félicifique de Bentham.