Initiative monnaie pleine

Avant tout, petite introduction : contrairement à l’ancienne théorique économique supposant que « les dépôts font les crédits » (La personne à qui la banque prête, recevra l’argent que je viens de déposer dans mon compte en banque) (défendue jusque dans les années 1970), il est aujourd’hui admis qu’en réalité « les crédits font les dépôts » (C’est parce que la banque accorde un crédit, qu’un agent économique A peut acheter un bien à l’agent économique B, ce dernier pourra donc déposer son argent à la banque).

Autrement dit, les banques commerciales sont responsables de l’essentiel de la création monétaire (90% en monnaie scripturale).

Le 10 juin 2018, les Suisses ont voté sur une initiative populaire pour décider si la création monétaire devait être du seul ressort de la banque centrale suisse, privant ainsi les banques commerciales de leur pouvoir de création monétaire.

Selon les arguments des initiants, l’adoption de cette initiative serait un moyen de protéger l’épargne des citoyens en cas de nouvelle crise financière.

Des billets de francs suisses.

L’initiative monnaie pleine a finalement été rejetée par 75,7 % des votants (avec un taux de participation de 34%) mais a eu le mérite de permettre de discuter des mécanismes de la création monétaire et de son objectif.

Théorie de l’équivalence Ricardienne

La théorie de l’équivalence Ricardienne repose sur l’existence d’une contrainte d’équilibre budgétaire à long terme.
En effet, il y aurait, sous certaines conditions, équivalence entre l’augmentation du déficit de l’État aujourd’hui et l’augmentation des impôts requise demain pour le remboursement de cette dette et le paiement des intérêts. (La dette résultant de l’augmentation du déficit)

Le raisonnement repose sur 2 conditions :

  1. Les emprunts contractés aujourd’hui par les administrations publiques devront un jour, éventuellement à un horizon quasi infini, être remboursés, intérêts compris, et sont donc équivalents à de futurs impôts.
  2. Les agents économiques sont parfaitement informés, totalement rationnels et feraient preuve d’un altruisme intergénérationnel total (ils prendraient soin du bien-être de leurs lointains descendants comme du leur).

Dans ces conditions, si l’État augmente son déficit en baissant les impôts ou en accroissant les dépenses publiques, les ménages (ou les entreprises à travers leurs actionnaires) anticipent que les impôts augmenteront dans le futur pour rembourser ce supplément de dette publique.

Leur comportement d’épargne et de consommation étant déterminé par leurs perspectives de revenus à long terme, ils constituent dès à présent une épargne de précaution permettant de payer ces futurs impôts.

Sous ces hypothèses, il est possible de démontrer que l’épargne constituée est égale à l’augmentation du déficit public. Les ménages ne consomment pas plus et les entreprises n’investissent pas plus lorsque le déficit public s’accroît.

(On voit que Ricardo et Keynes ne sont pas du tout d’accord sur ce point de vue)

La politique budgétaire n’aurait donc aucun effet sur l’activité économique, car il y’aurait équivalence entre déficit de l’État, et la baisse de consommation des ménages et des entreprises.

Pour résumer, selon cette théorie :

Déficit de l’État => Augmentation des Impots => Les agents économiques intègrent l’information => Ils épargnent => Et donc, consomment moins.

Principe d’explosion

Le principe d’explosion, est une loi de logique classique (et d’autres logiques), selon laquelle n’importe quel énoncé peut être déduit à partir d’une contradiction, autrement dit, à partir d’une contradiction (de quelque chose de faux), on peut déduire absolument ce qu’on veut.

Exemple :

Prenons deux affirmations contradictoires :

  • Tous les citrons sont jaunes.
  • certains citrons ne sont pas jaunes.

À partir de ces deux affirmations, supposées toutes deux vraies, nous allons montrer que les chats sont idiots, de la manière suivante :

Nous savons que tous les citrons sont jaunes, par hypothèse.
Nous déduisons (2) Tous les citrons sont jaunes ou les chats sont idiots.

La première partie étant vraie, nous n’avons pas besoin de vérifier la seconde partie, car il suffit qu’au moins l’une des deux parties soit vraie pour que la phrase le soit. Pour que « A ou B » soit vrais, il suffit que A soit vrai ou que B soit vrai.

Cependant, si certains citrons ne sont pas jaunes, ce qui est aussi vrai par hypothèse, cela invalide la première partie de la déduction (2).
Nous l’avons déduite à partir d’une règle de déduction valide, elle est donc montrée vraie dans notre raisonnement.

Sa première alternative étant contradictoire avec notre hypothèse, la seconde alternative, les chats sont idiots, doit donc nécessairement être vraie pour que l’affirmation soit vérifiée.

On vient donc, à partir de 2 affirmations contradictoires, de prouver que les chats sont idiots, on pourrait très bien prouver l’inverse ou n’importe quelle affirmation suivant le même raisonnement.

En logique, la proposition :

Faux -> N’importe quoi, est toujours vraie

On peut naturellement se demander à quoi sert le principe d’explosion, en fait, ce dernier permet d’introduire le Principe du tiers exclu (chaque proposition est soit vraie, soit fausse) ou encore le Principe de non-contradiction (aucune proposition ne peut être vraie et fausse à la fois).

Le principe d’explosion trouve son utilité en Informatique également, en effet dans le cas du Web, il est presque impossible qu’il n’existe pas différentes sources contradictoires d’informations tant les fournisseurs sont nombreux et pas forcément d’accord entre eux, il a été proposé des logiques dans lesquelles coexistent deux types de négations, et dans lesquelles la non-contradiction n’est pas toujours requise.