Le biais rétrospectif consiste à surestimer, rétrospectivement, le fait que les événements auraient pu être anticipés avec davantage de prévoyance ou de clairvoyance.
Il est aujourd’hui intégré dans des cursus ou des pratiques de consultance ou d’audit portant sur l’aide à la décision ou la gestion des risques dans des secteurs tels que l’économie, la politique, la finance ou la santé.
Il a été décrit initialement par le psychologue Baruch Fischhoff à la suite d’une série d’expériences au cours desquelles on demande à des sujets leur avis sur un événement historique peu connu comme la guerre anglo-népalaise.
- Il constate que si on donne à certains participants l’information selon laquelle les Gurkhas du Népal ont remporté la victoire, alors ceux-ci estiment avec confiance qu’ils auraient été capables de prévoir l’issue du conflit.
- L’inverse se produit, lorsqu’on les informe que les Britanniques ont triomphé.
Dans les 2 cas, les participants pensent qu’ils auraient été capables de prédire la réponse. (Alors qu’il n’y a qu’une seule bonne réponse), c’est cela le biais rétrospectif.
Le biais rétrospectif (l’estimation qu’un événement était plutôt prévisible) apparaît (à postériori) surtout dans les événements jugés tragiques.
Ainsi, ce dernier questionne directement la notion de responsabilité dès lors qu’il s’agit d’évaluer si un événement était effectivement prévisible et donc évitable, et le cas échéant, identifier les responsables.