Dans la pensée de Platon, la réminiscence est la faculté de l’âme à retrouver des connaissances qu’elle porte en elle-même par l’éveil de cette dernière.
L’idée derrière cette pensée est qu’on ne peut chercher ce qu’on ne connaît pas, simplement parce qu’on ne sait même pas ce qu’on doit chercher : l’homme ne saurait chercher ce qu’il ignore, puisqu’il ignore alors ce qu’il doit chercher.
En effet, comment le désir de connaissance peut-il avoir pour objet une chose dont l’homme n’a pas la moindre idée, puisque manquant ce qu’il cherche il ne peut savoir ce que c’est ? En ne sachant pas ce qu’on cherche, on peut très bien le trouver sans s’en rendre compte.
Pour répondre à cette question, la théorie la réminiscence affirme que l’âme, avant de naître, a tout connu, mais que lors de son incarnation elle oublia tout. Le travail de connaissance est alors celui de re-connaissance. L’objet d’une connaissance est certes suscité par les sens, mais son apparition réelle au sein de l’âme provient de sa réminiscence; de son souvenir. Les sens ne sont alors que des outils qui aident l’âme à accoucher de ses oublis.
« Ainsi, immortelle et maintes fois renaissante l’âme a tout vu, tant ici-bas que dans l’Hadès, et il n’est rien qu’elle n’ait appris ; aussi n’y a-t-il rien d’étonnant à ce que, sur la vertu et sur le reste, elle soit capable de se ressouvenir de ce qu’elle a su antérieurement. »
Platon dans le Ménon.