Le biais présent est la tendance à se contenter d’une récompense actuelle plus petite plutôt que d’attendre une récompense future plus importante. Il décrit la tendance à « surévaluer » les récompenses immédiates, tout en accordant moins de valeur aux conséquences à long terme.
Ce dernier peut être utilisé comme mesure de la maîtrise de soi : plus on résiste au biais du présent, plus on se maîtrise.
La célèbre étude de Stanford, nommée « Stanford Marshmallow Experiment » menée en 1972 se présente comme suit :
Un marshmallow (une guimauve) est offert à chaque enfant. Si l’enfant résiste à l’envie de manger la guimauve, il en obtient par la suite deux autres en guise de récompense.
Après analyse des résultats, les scientifiques démontrent qu’une grande patience était synonyme de succès : plus grande est la maîtrise de soi (mesurée par la capacité de gratification différée, donc lutte contre le biais du présent), plus les chances de réussir sont grandes.
De même, certains modèles économiques utilisent le biais du présent pour expliquer la répartition (et donc l’inégalité) des richesses :
- Si tout le monde était sujet au biais du présent, la répartition des richesses ne serait pas affectée.
- Comme cela n’est pas le cas, les inégalités de richesse proviennent d’individus cohérents dans le temps qui bénéficient des décisions monétaires irrationnelles prises par leurs rivaux économiques soumis au biais du présent : je préfère consommer qu’économiser, ma consommation ira enrichir quelqu’un qui épargne.
Enfin, comme tous les biais, les connaitre permet de mieux s’en prémunir !