La thésaurisation est un terme technique économique décrivant la volonté de garder son argent en dehors du circuit économique via l’achat et le stockage d’une grande quantité de produits appartenant à un marché particulier, créant une rareté de ce produit et, en fin de compte, faisant monter le prix de ce produit.
Les produits généralement thésaurisés comprennent des actifs tels que l’argent, l’or et les titres publics, ainsi que des biens vitaux tels que le carburant et les médicaments. Les consommateurs thésaurisent principalement des ressources afin de pouvoir maintenir leur rythme de consommation actuel (et pas forcément dans le but d’un investissement productif ou spéculatif) en cas de pénurie (qui peut être réelle ou perçue).
La thésaurisation des ressources peut empêcher ou ralentir la circulation de produits ou de marchandises dans l’économie. Par la suite, cela peut conduire à la rareté du produit ou de la marchandise, entraînant une augmentation de la valeur de la ressource.
Les biens thésaurisés sont en général inélastiques : la demande reste stable malgré la hausse des prix.
Le comportement de thésaurisation est une réponse courante à la peur, qu’il s’agisse de la peur d’un effondrement imminent de la société ou de la simple peur d’une pénurie d’un bien. Les troubles civils ou les catastrophes naturelles peuvent amener les gens à collecter des denrées alimentaires, de l’eau, de l’essence, des générateurs et d’autres produits de première nécessité dont ils pensent – à tort ou à raison – qu’ils pourraient bientôt manquer.
Il y a eu de nombreux cas de thésaurisation économique tout au long de l’histoire, un exemple étant le « Silver Thursday » survenu le Jeudi 27 mars 1980.
Certains investisseurs ont anticipé une augmentation de la demande sur l’argent. De ce fait, ils ont thésaurisé ce métal, accumulant environ 100 millions d’onces de métaux précieux.
En 1980, cet événement de thésaurisation a entraîné une flambée des prix de l’argent à 50 dollars l’once (1 once : 28gr) par rapport aux 1,50 dollar l’once d’origine que les investisseurs avaient payée 10 ans auparavant.
À la suite de cette flambée des prix de l’argent, la Réserve fédérale est intervenue, suspendant toutes les transactions sur l’argent et entraînant finalement l’effondrement du marché le 27 mars 1980, lorsque le cours des actions d’argent a chuté à 10,80 dollars américains l’once.