La Rose Bleue : rendre l’impossible possible

En biologie, on appelle pigment les substances naturelles qui communiquent une couleur aux organismes vivants.
Ainsi, la delphinidine est un composé organique, qui suite à une réaction enzymatique permet de constituer des pigments végétaux, allant du bleu au rouge.

Les rosiers ne produisent pas le pigment végétal à l’origine des vraies fleurs bleues, la delphinidine : c’est pour cela qu’il n’existe pas dans la nature de « vraie » rose bleue

Traditionnellement, les roses bleues ne pouvaient être obtenues que par la teinture de roses blanches. De prétendues « roses bleues » ont parfois été produites par les méthodes classiques d’hybridation, mais les fleurs obtenues, comme la Blue Moon, ont une couleur plus proche du lilas que du bleu.

A gauche les lilas, à droite la Blue Moon

C’est seulement en 2004, après 13 ans de recherche que la première vraie rose bleue fut produite en recourant à l’ingénierie génétique :

  • La séquence d’ADN de La Pensée sauvage (une autre fleur) codant la delphinidine responsable du pigment bleu a été introduite dans le rosier pour obtenir cette fois « naturellement » des roses bleues.
Elle est vraiment belle !

La rose bleue a une forte symbolique, traditionnellement, elle évoque le mystère, l’atteinte de l’impossible, la patience, l’espoir éternel

En effet, toute la beauté de la rose bleue réside dans sa symbolique : « rendre possible l’impossible », initialement inexistante dans la nature et de l’ordre du fantasme et de l’imaginaire, mais les avancées scientifiques ont permis de la voir exister.

Le Laconisme Spartiate

«Si vous parlez à n’importe quel Spartiate ordinaire, il peut sembler stupide, mais à la fin, comme un archer habile, il vous décochera quelque brève remarque qui vous prouvera que vous n’êtes qu’un enfant. »

C’est par ces mots que Socrate, admirateur du laconisme spartiate, leur rendait hommage.

Un laconisme est une formule concise et frappante. Les Spartiates de la Grèce antique avaient coutume de s’exprimer via des laconismes, ils étaient particulièrement connus pour leur humour cassant, «l’humour laconique ».

D’ailleurs, beaucoup de laconismes ont traversé les époques jusqu’à nous parvenir aujourd’hui, parmi eux :

  • « Viens les prendre » : réponse de Léonidas au roi des Perses, lorsque ce dernier lui demanda de déposer les armes.
  • « Tant mieux ! Nous allons nous battre à l’ombre ! » : Lorsque les spartiates apprennent que les archers perses sont si nombreux que lorsqu’ils tirent leurs volées de flèches, celles-ci forment un nuage qui cache le soleil.

Mais encore :

  • Lorsque le roi de Macédoine Philippe II demanda à Sparte s’il devait venir en ami ou en ennemi.
  • En réponse, il reçut : « Aucun des deux. »
  • Il répondit alors : « Si j’envahis la Laconie, je vous expulserai. »
  • La réponse spartiate tient en un mot : « Si. »
Slogan américain utilisé pendant la révolution texane, directement inspiré du laconisme Sparte « Viens les prendre »

L’intérêt des laconismes peut en être l’efficacité (comme c’est le cas avec le vocabulaire militaire), les aspects philosophiques (en particulier pour les penseurs qui croient au minimalisme, tels que les stoïciens), ou pour couper court à de longues déclarations ampoulées ou jugées insolentes.

En outre, le fait qu’ils nous soient parvenus jusqu’à aujourd’hui en dit long sur leur effet sur l’histoire.

L’altruisme et les gènes égoïstes

En biologie, un gène est une séquence discrète et héritable de nucléotides dont l’expression affecte les caractères d’un organisme.
À ne pas confondre avec génome : qui est l’ensemble des gènes ET du matériel non codant (partie d’ADN sans fonction biologique).

Ainsi, en 1976, Richard Dawkins – biologiste et éthologiste (étude du comportement des animaux) britannique – publie le livre nommé : Le Gène égoïste.

Dans son livre, sa thèse est que les gènes qui se sont imposés dans les populations sont ceux qui provoquent des effets qui servent leurs intérêts propres (c’est-à-dire de continuer à se reproduire), et pas forcément les intérêts de l’individu ni même dans certains cas de son espèce. Ce gène est pour lui :

« une portion de matériel chromosomique qui dure potentiellement pendant un nombre suffisant de générations pour servir d’unité de sélection naturelle » Le Gène égoïste

Cette vision des choses explique l’altruisme au niveau des individus dans la nature, en particulier dans le cercle familial : quand un individu se sacrifie pour protéger la vie d’un membre de sa famille, il agit dans l’intérêt de ses propres gènes : derrière l’altruisme se cache l’égoïsme.

Plus surprenant, les gènes peuvent se reproduire (de manière égoïste) aux frais de l’organisme : certaines araignées mâles poussées par la volonté de se reproduire, risquent de diminuer leur durée de vie en s’exposant au cannibalisme de la femelle.

Dans 80% des cas, les mâles de l’espèce Argiope fasciée sont cannibalisés.

À travers le point de vue du gène égoïste, des phénomènes comme l’eusocialité (qui est mode d’organisation sociale chez certains animaux suivant lequel un même groupe d’individus vivant ensemble est divisé en castes d’individus fertiles et non fertiles, comme une fourmilière) deviennent faciles à comprendre :

L’action « égoïste » du gène au niveau de chaque fourmille amène à des actions « altruistes » des organismes : l’organisation de la fourmilière permet une forte cohésion des membres, un soin collectif aux jeunes, et in fine, plus de chance de survie et de reproduction.

Selon Dawkins, le gène égoïste est une conséquence de la théorie de l’évolution par sélection naturelle de Charles Darwin.