Le biais du présent

Le biais présent est la tendance à se contenter d’une récompense actuelle plus petite plutôt que d’attendre une récompense future plus importante. Il décrit la tendance à « surévaluer » les récompenses immédiates, tout en accordant moins de valeur aux conséquences à long terme.
Ce dernier peut être utilisé comme mesure de la maîtrise de soi : plus on résiste au biais du présent, plus on se maîtrise.

La célèbre étude de Stanford, nommée « Stanford Marshmallow Experiment » menée en 1972 se présente comme suit :

Un marshmallow (une guimauve) est offert à chaque enfant. Si l’enfant résiste à l’envie de manger la guimauve, il en obtient par la suite deux autres en guise de récompense.

Après analyse des résultats, les scientifiques démontrent qu’une grande patience était synonyme de succès : plus grande est la maîtrise de soi (mesurée par la capacité de gratification différée, donc lutte contre le biais du présent), plus les chances de réussir sont grandes.

De même, certains modèles économiques utilisent le biais du présent pour expliquer la répartition (et donc l’inégalité) des richesses :

  • Si tout le monde était sujet au biais du présent, la répartition des richesses ne serait pas affectée.
  • Comme cela n’est pas le cas, les inégalités de richesse proviennent d’individus cohérents dans le temps qui bénéficient des décisions monétaires irrationnelles prises par leurs rivaux économiques soumis au biais du présent : je préfère consommer qu’économiser, ma consommation ira enrichir quelqu’un qui épargne.

Enfin, comme tous les biais, les connaitre permet de mieux s’en prémunir !

La Rose Bleue : rendre l’impossible possible

En biologie, on appelle pigment les substances naturelles qui communiquent une couleur aux organismes vivants.
Ainsi, la delphinidine est un composé organique, qui suite à une réaction enzymatique permet de constituer des pigments végétaux, allant du bleu au rouge.

Les rosiers ne produisent pas le pigment végétal à l’origine des vraies fleurs bleues, la delphinidine : c’est pour cela qu’il n’existe pas dans la nature de « vraie » rose bleue

Traditionnellement, les roses bleues ne pouvaient être obtenues que par la teinture de roses blanches. De prétendues « roses bleues » ont parfois été produites par les méthodes classiques d’hybridation, mais les fleurs obtenues, comme la Blue Moon, ont une couleur plus proche du lilas que du bleu.

A gauche les lilas, à droite la Blue Moon

C’est seulement en 2004, après 13 ans de recherche que la première vraie rose bleue fut produite en recourant à l’ingénierie génétique :

  • La séquence d’ADN de La Pensée sauvage (une autre fleur) codant la delphinidine responsable du pigment bleu a été introduite dans le rosier pour obtenir cette fois « naturellement » des roses bleues.
Elle est vraiment belle !

La rose bleue a une forte symbolique, traditionnellement, elle évoque le mystère, l’atteinte de l’impossible, la patience, l’espoir éternel

En effet, toute la beauté de la rose bleue réside dans sa symbolique : « rendre possible l’impossible », initialement inexistante dans la nature et de l’ordre du fantasme et de l’imaginaire, mais les avancées scientifiques ont permis de la voir exister.

Le Laconisme Spartiate

«Si vous parlez à n’importe quel Spartiate ordinaire, il peut sembler stupide, mais à la fin, comme un archer habile, il vous décochera quelque brève remarque qui vous prouvera que vous n’êtes qu’un enfant. »

C’est par ces mots que Socrate, admirateur du laconisme spartiate, leur rendait hommage.

Un laconisme est une formule concise et frappante. Les Spartiates de la Grèce antique avaient coutume de s’exprimer via des laconismes, ils étaient particulièrement connus pour leur humour cassant, «l’humour laconique ».

D’ailleurs, beaucoup de laconismes ont traversé les époques jusqu’à nous parvenir aujourd’hui, parmi eux :

  • « Viens les prendre » : réponse de Léonidas au roi des Perses, lorsque ce dernier lui demanda de déposer les armes.
  • « Tant mieux ! Nous allons nous battre à l’ombre ! » : Lorsque les spartiates apprennent que les archers perses sont si nombreux que lorsqu’ils tirent leurs volées de flèches, celles-ci forment un nuage qui cache le soleil.

Mais encore :

  • Lorsque le roi de Macédoine Philippe II demanda à Sparte s’il devait venir en ami ou en ennemi.
  • En réponse, il reçut : « Aucun des deux. »
  • Il répondit alors : « Si j’envahis la Laconie, je vous expulserai. »
  • La réponse spartiate tient en un mot : « Si. »
Slogan américain utilisé pendant la révolution texane, directement inspiré du laconisme Sparte « Viens les prendre »

L’intérêt des laconismes peut en être l’efficacité (comme c’est le cas avec le vocabulaire militaire), les aspects philosophiques (en particulier pour les penseurs qui croient au minimalisme, tels que les stoïciens), ou pour couper court à de longues déclarations ampoulées ou jugées insolentes.

En outre, le fait qu’ils nous soient parvenus jusqu’à aujourd’hui en dit long sur leur effet sur l’histoire.