Le biais d’auto-complaisance

Un autre biais cognitif : le biais d’auto-complaisance désigne la tendance des gens à attribuer la causalité de leur réussite à leurs qualités propres (causes internes) et leurs échecs à des facteurs ne dépendant pas d’eux (causes externes).

Par exemple, un individu justifiera l’obtention d’une bonne note à un examen en évoquant le travail qu’il a fourni, alors qu’il expliquera l’obtention d’une mauvaise note par la sévérité du correcteur. De même, un professeur justifiera les bonnes notes de sa classe en évoquant la qualité de ses cours, les mauvaises notes à des élèves qui suivent mal ou apprennent mal le cours.

En 1678, Jean de la Fontaine a déjà évoqué le principe de ce biais dans sa fable L’Ingratitude et l’Injustice des Hommes envers la Fortune :

Le bien, nous le faisons ; le mal, c’est la Fortune :
On a toujours raison, le Destin toujours tort.

Le marteau de Maslow

La cognition est l’ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception ou l’attention.

Un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d’une information; le traitement de cette information s’en retrouve donc biaisé.

Ainsi, le marteau de Maslow est un biais cognitif qui intervient lors du jugement, ce dernier implique une confiance excessive dans un outil et pousse à toujours utiliser cet outil, y compris pour des usages pour lesquels il n’est pas adapté.

Le premier à déclarer le concept fut Abraham Kaplan en 1964 en disant :


« J’appelle ça la loi de l’instrument et je la formule ainsi : Donnez un marteau à un jeune garçon, et il trouvera que tout a besoin d’être martelé. »

Le choix de la méthode, de l’outil, de l’approche; pour résoudre un problème est une étape cruciale.

Le marteau de Maslow a été observé dans les prescriptions médicales, en effet, plusieurs maladies mentales étaient traitées à tord comme des psychoses.

Le Principe de charité et le Canon de Morgan

Le principe de charité est un type de compréhension des propos d’autrui qui consiste à attribuer aux déclarations de ce dernier un maximum de rationalité.
En effet; ce principe consiste à interpréter un comportement comme relevant d’intelligence et de faculté élevées, on suppose donc que l’individu est une personne intelligente et que ses propos sont à interpréter de manière différente s’ils sont incohérents.

De l’autre coté; le canon de Morgan est un principe de rigueur scientifique énoncé par Lloyd Morgan en 1894 :

« Nous ne devons en aucun cas interpréter une action animale comme relevant de l’exercice de facultés de hauts niveaux, si celle-ci peut être interprétée comme relevant de l’exercice de facultés de niveau inférieur.»

Le canon de Morgan concerne l’analyse comportementale animale et permet ainsi d’éviter des biais d’analyse, en effet, un humain qui observe un comportement animal pourrait facilement attribuer une intention humaine à son action, ce qui fausserait son jugement.
Le canon de Morgan peut être vu comme un clin d’œil au rasoir de Hanlon.

De ce fait, afin d’analyser une situation, le principe de charité sera utilisé pour un comportement humain alors que l’on utilisera le canon de Morgan pour analyser le comportement animal.