La trappe à liquidité

La trappe à liquidité est un phénomène économique (issu de l’analyse keynésienne) au cours duquel, « une fois que le taux d’intérêt a chuté en deçà d’un certain niveau, la préférence pour la liquidité est telle qu’elle devient absolue, dans le sens où presque tout le monde préfère conserver de la monnaie plutôt que de détenir de la dette, du fait du taux d’intérêt si bas » conséquence directe : les états et les entreprises arrivent difficilement à lever de la dette lors d’une trappe à liquidité .

La trappe à liquidité a pour but d’expliquer quand la banque centrale devient incapable de stimuler l’économie par la voie monétaire.

En théorie, la banque centrale, afin de relancer l’économie, peut décider d’augmenter la masse monétaire d’un pays, afin d’entraîner une diminution du taux d’intérêt.
Cette diminution est censée mener à une hausse de l’investissement (car le cout du capital est réduit) et à une baisse de l’épargne (car l’épargne rapporte peu), et in fine une hausse de la demande agrégée et donc de la croissance.

Fonctionnement attendu lorsque la banque centrale augmente l’offre de monnaie

Cependant, en dessous d’un certain taux d’intérêt, cela ne fonctionne plus : les agents économiques préfèrent dès lors détenir de la liquidité plutôt que de l’investir dans des actifs réels dont la rentabilité ne suffit pas à couvrir le prix du renoncement à la liquidité, ce qui bloque l’économie et l’empêche de retrouver le chemin de la croissance.

Hicks dans le cadre du modèle IS/LM (qui permet de déterminer le taux d’équilibre), indique que le taux d’intérêt possède un taux minimum au-dessous duquel il ne peut plus descendre, car les spéculateurs préfèrent détenir tous leurs avoirs en monnaie (en deçà de ce taux, c’est une trappe à liquidité).

Le modèle IS/LM

En économie, la théorie de l’équilibre général s’intéresse au cas où les échanges entre les individus et les entreprises prennent une forme marchande, par l’intermédiaire d’un système de prix.


Le mot « équilibre » désigne le fait que ces échanges sont tels que chacun soit satisfait et ne cherche plus à « bouger » (à faire de nouveaux échanges).
« général » s’explique par le fait que l’ensemble des échanges de l’économie, qui concerne tous ses biens et services, sont pris en compte — par opposition à la théorie de l’« équilibre partiel », qui ne traite que du cas d’un seul bien, en ne tenant pas compte des interactions de ses échanges avec ceux qui portent sur les autres biens.

Le modèle IS/LM est un modèle économique pour la macroéconomie, il a été proposé par l’économiste John Hicks en 1937, ce modèle ne part pas d’une analyse micro-économique, mais raisonne directement en termes d’agrégats nationaux et ce modèle opère dans une économie fermée (pas d’échange avec des pays étrangers) et sans inflation.

Ainsi, le modèle IS/LM établit un «équilibre général» entre le marché des biens et celui des services, liant investissement et épargne (Investments and Savings : IS) au marché monétaire, qui lie demande et offre de monnaie (Liquidity preference and Money supply LM).

L’équilibre entre ces deux marchés est le point d’intersection entre les 2 courbes IS/LM et détermine l’équilibre de la demande et du taux d’intérêt.
Cet équilibre ne garantit pas l’absence de chômage.

Avec :

  • La courbe IS : Sur le marché des biens et services, lorsque les taux d’intérêt diminuent, il y’a augmentation de la demande (et donc de production) (et inversement).
  • La courbe LM : Sur le marché monétaire, lorsque les taux d’intérêt diminuent, il y’a diminution de la monnaie dans les marchés monétaires. (ces derniers ne rapportent pas assez) (et inversement).
D’autres extensions du modèle permettent de pallier à ses limites (économie ouverte, inflation, etc..)

Les deux courbes IS et LM sont réunis sur un même graphe, qui est donc l’interface entre la vision « réelle » et la vision « monétaire » de l’économie. L’intersection des deux courbes représente le point (unique) qui satisfait les deux équilibres, et donc l’équilibre général.

Le théorème du jury

Avant toute chose, il faut noter qu’une majorité simple résulte du plus grand nombre des voix obtenues pour un concurrent par rapport aux autres.
Il ne nécessite donc pas d’obtenir plus de la moitié des suffrages exprimés, à la différence de la majorité absolue.

Le théorème du jury fut développé par Nicolas de Condorcet, il s’intéresse à l’impacte du nombre de votants, sur la probabilité que ces derniers votent ou non pour le bon choix, et ce, dans le contexte de majorité simple.

On suppose qu’un groupe d’individus souhaite prendre une décision par un vote à la majorité simple et qu’il existe deux issues possibles au vote : un bon et un mauvais vote.

Chaque votant a une probabilité p de voter pour le bon choix, et chaque vote est indépendant de celui des autres.

Ce théorème cherche à savoir le nombre de votants qu’il devrait y avoir dans le groupe afin d’obtenir la bonne issue. Le résultat dépend en fait de la valeur de p :

  • Si p (la probabilité de bien voter) est plus grand que 1/2 => ajouter quelqu’un dans le groupe augmentera la probabilité que l’issue choisie soit correcte, plus on ajoute de personnes, et plus la probabilité tend vers 1 (la certitude).
  • Sinon si p est plus petit que 1/2 => c’est l’inverse qui se produit.

Condorcet résume son théorème avec la phrase suivante :

« plus la probabilité de la vérité de la décision sera grande : la limite de cette probabilité sera la certitude. »

(plus p est grand > 0.5, plus on tend vers la certitude lorsque le nombre de votants augmente)

Statue de Condorcet à Paris.

Un parallèle peut être fait avec les élections et l’âge minimum requis pour voter, en effet, diminuer l’âge minimum des votants augmente le nombre de participants, et peut changer « l’équilibre des forces ».

De plus, les théorèmes du jury sont employés en informatique pour justifier l’apprentissage ensembliste, mais c’est un autre sujet !