Fidèle à la maïeutique de Socrate, les Problèmes est un ouvrage d’Aristote constitué de près de 900 problèmes écrits sous forme de questions et réponses.
Pour quelle raison tous ceux qui ont été des hommes d’exception, en ce qui regarde la philosophie, la science de l’État, la poésie ou les arts, sont-ils manifestement mélancoliques ?
C’est avec ces lignes qu’Aristote pose le fameux problème 30, en faisant – plusieurs siècles auparavant – le lien entre les personnes s’illustrant dans différents domaines et la tristesse et la mélancolie.
Pour répondre à cette question, Aristote remonte à la source de cette mélancolie, et pour se faire, il prend l’exemple du vin et de ses effets sur les êtres humains : à jeun, ils sont de sang-froid et taciturnes, mais que, s’ils boivent un peu trop, ils deviennent bien vite excessivement loquaces. S’ils s’enivrent encore davantage, ils se mettent à déclamer, et ils prennent un singulier aplomb. Un peu plus encore, ils deviennent d’une activité étonnante. S’ils poussent encore plus loin, ils ne regardent plus à insulter les gens, et ils finissent par la folie. C’est le vin pris en trop grande quantité qui leur ôte la raison qui est le stade ultime.
Ainsi, la réflexion comme le vin, possède différents niveaux, et peut faire apparaitre chez l’humain des caractères insoupçonnés.
Enfin, de la même manière qu’une personne tolérera le vin différemment d’une autre, la réflexion (et son excès) auront aussi des effets différents.
Poussée à l’extrême, la réflexion est difficile, exigeante et parfois triste, mais c’est aussi la seule chose à faire et ce qui a fait avancer l’humanité !