Le problème 30 d’Aristote

Fidèle à la maïeutique de Socrate, les Problèmes est un ouvrage d’Aristote constitué de près de 900 problèmes écrits sous forme de questions et réponses.

Pour quelle raison tous ceux qui ont été des hommes d’exception, en ce qui regarde la philosophie, la science de l’État, la poésie ou les arts, sont-ils manifestement mélancoliques ?

C’est avec ces lignes qu’Aristote pose le fameux problème 30, en faisant – plusieurs siècles auparavant – le lien entre les personnes s’illustrant dans différents domaines et la tristesse et la mélancolie.

Pour répondre à cette question, Aristote remonte à la source de cette mélancolie, et pour se faire, il prend l’exemple du vin et de ses effets sur les êtres humains : à jeun, ils sont de sang-froid et taciturnes, mais que, s’ils boivent un peu trop, ils deviennent bien vite excessivement loquaces. S’ils s’enivrent encore davantage, ils se mettent à déclamer, et ils prennent un singulier aplomb. Un peu plus encore, ils deviennent d’une activité étonnante. S’ils poussent encore plus loin, ils ne regardent plus à insulter les gens, et ils finissent par la folie. C’est le vin pris en trop grande quantité qui leur ôte la raison qui est le stade ultime.

Ainsi, la réflexion comme le vin, possède différents niveaux, et peut faire apparaitre chez l’humain des caractères insoupçonnés.

Sans doute ma citation préférée d’Aristote !

Enfin, de la même manière qu’une personne tolérera le vin différemment d’une autre, la réflexion (et son excès) auront aussi des effets différents.
Poussée à l’extrême, la réflexion est difficile, exigeante et parfois triste, mais c’est aussi la seule chose à faire et ce qui a fait avancer l’humanité !

La seconde loi de Newton

NB : Cet article est le premier d’une série visant à résumer les éléments nécessaire à la compréhension d’une simulation informatique qui sera faite en Python et publiée prochainement.

Les lois du mouvement de Newton sont un ensemble de principes à la base de la grande théorie de Newton sur le mouvement des corps, appelée mécanique newtonienne ou mécanique classique.

Elles sont énoncées pour la première fois dans son ouvrage «Philosophiae naturalis principia mathematica» en 1687.

La Deuxième loi de Newton ou principe fondamental de la dynamique a pour énoncé original :

« Les changements qui arrivent dans le mouvement sont proportionnels à la force motrice ; et se font dans la ligne droite dans laquelle cette force a été imprimée. »

Une citation qui à elle seule, résume parfaitement le caractère exceptionnel des scientifiques !

Mathématiquement, la quantité de mouvement (accélération * masse) d’un solide est égale à la somme des forces extérieures (Fi) qui s’exercent sur lui :

En généralisant à «N» objets, l’équation s’écrit sous la forme :

Les masses (m1, ..,mj) sont des constantes, les positions (q1,..qj) sont à 3 dimensions et dépendent du temps.

Ici, les masses, positions et accélérations – sont exprimées sous forme de vecteurs.

Ainsi, le terme de gauche est le produit de la masse de la particule et de son accélération, tandis que le terme de droite est la somme des forces gravitationnelles (issues des N-1 autres objets) qui s’exercent sur la particule. Ces forces sont proportionnelles aux masses concernées et varient proportionnellement à l’inverse du carré de la distance de ces masses (le cube au dénominateur est compensé par le «qj − qk» au numérateur).

L’intuition de Bergson

« L’intelligence n’est pas la seule forme de la pensée. Il existe d’autres facultés de connaissance, déposées également par l’évolution de la vie, qui se rapportent directement à la réalité: l’instinct et l’intuition.»

C’est ce qu’écrit le philosophe français Henri Bergson (lauréat du Nobel de littérature en 1927) dans son ouvrage La Pensée et le Mouvant.

Ainsi, on constate que Bergson distingue « l’intelligence » et « l’intuition ». Pour lui, l’intelligence est réglée sur la matière, c’est-à-dire qu’elle permet de connaître en agissant sur la matière par l’intermédiaire d’outils et de connaître certains objets par l’intermédiaire de leurs interactions, donc avant tout par l’intermédiaire de l’espace.

L’intuition, quant à elle, est réglée sur la durée, elle se place dans la mobilité et le mouvement : si on veut la saisir, on doit se laisser emporter par le mouvement. C’est pour lui « la sympathie par laquelle on se transporte à l’intérieur d’un objet pour coïncider avec ce qu’il a d’unique et par conséquent d’inexprimable ».

Là est la ligne de démarcation bien nette entre l’intuition et l’intelligence : l’intuition transcende les cadres clos que l’intelligence fabrique pour s’approprier le monde, et va chercher à l’intérieur de la vie une source de connaissance.

Du même auteur : l’idée de l’avenir est pus féconde que l’avenir lui-même

Bergson ouvre ainsi la voie à une métaphysique (branche de la philosophie qui étudie la nature fondamentale de la réalité) nouvelle : faire de la philosophie une science fondée sur l’intuition comme méthode, dont les résultats proviendraient de l’expérience et qui serait aussi rigoureuse que les sciences fondées sur l’intelligence comme les mathématiques au premier chef.

Malgré cela, il n’oppose pas l’intuition à l’intelligence, en effet, l’intuition n’est possible qu’au terme d’un long effort intellectuel, comme une ressaisie synthétique des données analysées par l’intelligence. Par ailleurs, l’intuition ne peut se communiquer qu’à l’aide de l’intelligence.

De plus, à l’époque le monde vivant est envisagé selon des lois purement mécaniques, les scientifiques réduisant les phénomènes psychiques aux processus biochimiques du cerveau, la pensée d’Henri Bergson dénote en rejetant les théories associant la vie à un unique fait physique – qu’il soit mécaniste ou finaliste – le philosophe l’envisage au contraire comme l’expression d’un « élan vital » : « une force créant de façon imprévisible des formes toujours plus complexes », traversant matière et esprit et expliquant l’évolution et le développement des organismes.