L’amplification polaire

Le bilan radiatif de la Terre quantifie l’énergie reçue et perdue par le système climatique terrestre (donc au niveau de l’atmosphère, du sol et des océans). Ainsi, lorsque le bilan est nul, la température moyenne de notre planète reste stable.

L’amplification polaire est le phénomène selon lequel tout changement dans le bilan radiatif net (par exemple l’intensification de l’effet de serre) a tendance à produire un changement de température plus important près des pôles que la moyenne planétaire.
À travers ce phénomène, les pôles connaîtront le plus de refroidissement lorsque la température moyenne mondiale est plus basse par rapport à un climat de référence ; alternativement, les pôles connaîtront le plus grand réchauffement lorsque la température moyenne mondiale est plus élevée.

Pour comprendre ce phénomène, il faut définir la notion d’Albédo : C’est le pouvoir réfléchissant d’une surface, on exprime l’albédo en pourcentage, celui de la lumière réfléchie par la surface, par rapport à la quantité de lumière reçue. Il faut bien noter que cette part de lumière réfléchie est renvoyée vers l’atmosphère et ne servira pas à chauffer la planète.
La glace a un albédo d’environ 60% (donc 60% de la lumière reçue par la glace est réfléchie), tandis que celui de la neige peut aller jusqu’à 90%, l’océan, plus sombre absorbe davantage de chaleur solaire et son albédo est compris entre 5 et 10 %.

La ville de Los Angeles a peint en blanc certains sols et bâtiments, ce qui permet de faire baisser la température de 6 ou 7 degrés lors des épisodes de forte chaleur ou de canicule.

Ainsi, en fondant, les glaces laissent la place à l’océan, qui est plus sombre et – possédant un faible albédo – absorbe davantage de lumière et de chaleur.
Finalement, la situation produit un cercle vicieux : l’absorption de la chaleur par les océans fait monter les températures, qui accentuent elles-mêmes la fonte des glaces et donc la diminution de leur albédo, et ainsi de suite…