Le Postulat de Khazzoom-Brookes

L’effet rebond (dont le cas extrême est le paradoxe de Jevons) peut être défini comme « l’augmentation de consommation liée à la réduction des limites suite à l’utilisation d’une technologie, ces limites pouvant être monétaires, temporelles, sociales, physiques, liées à l’effort, au danger, à l’organisation… ».

Il en découle que : les économies d’énergie ou de ressources initialement prévues par l’utilisation d’une nouvelle technologie sont partiellement ou complètement (Jevons) compensées à la suite d’une adaptation du comportement de la société.

Le postulat de Khazzoom-Brookes (du nom des économistes Daniel Khazzoom et Leonard Brookes) est une théorie économique selon laquelle une meilleure efficacité énergétique tend paradoxalement à augmenter la consommation d’énergie.
Elle reprend et actualise le paradoxe de Jevons et est un exemple de l’effet rebond.

En effet, les économistes considèrent que l’augmentation des coûts de l’énergie (à cause de taxes supplémentaires, de pénuries, etc.) réduit sur le court terme l’utilisation de l’énergie, mais favorise, sur le long terme, une meilleure efficacité énergétique (via l’innovation).

Le HPC suit le postulat de Khazzoom-Brookes (From Bits to Buildings:
Energy Efficiency and the Path to Exaflops
)

Ils concluent que « cette réponse en efficacité compense partiellement l’augmentation des prix et donc la réduction de la demande est affaiblie. Le résultat final est un nouvel équilibre entre l’offre et la demande à un niveau plus élevé de l’approvisionnement et de la consommation que s’il n’y avait pas eu de réponse en efficacité. »

Ainsi, les voitures utilisant moins de carburant pourraient provoquer une augmentation correspondante du nombre de voitures, des trajets et d’activités liées aux voyages plutôt qu’une baisse de la demande en énergie. Il apparaît que ces multiplicateurs latents d’effets opposés seraient généralement plus grands que le résultat linéaire de l’effet original.

Le même raisonnement peut être appliqué pour les voitures moins polluantes, qui in fine, en raison de l’augmentation du nombre de voitures, polluent plus que la situation initiale.