La critique de Lucas

L’épistémologie est un domaine philosophique qui analyse, étudie et critique toutes les disciplines de la science, ainsi que leurs méthodes et leurs découvertes.

Ainsi, la critique de Lucas est une critique épistémologique qui souligne que les agents économiques s’adaptent aux politiques économiques menées par l’État. Dès lors, tout modèle économique statique, qui ne prend pas en compte les réactions des agents, donnerait des résultats erronés.

L’économiste américain Robert Lucas (Nobel en 1995) écrit en 1976 un article dans lequel il critique les méthodes keynésiennes et ses modèles dominants à l’époque, en soulignant qu’ils considèrent les agents économiques comme peu réactifs face aux politiques de l’État, voire complètement passifs.
Or, l’hypothèse de l’incapacité des agents à s’adapter et anticiper les politiques économiques et leurs conséquences est à la base des méthodes de prévisions économiques et surtout d’études d’impact des réformes économiques.

La critique de Lucas recommande donc d’éviter de se baser naïvement sur des statistiques passées pour prédire le comportement futur des agents, mais prendre en compte leur réaction aux changements que les autorités vont décider. En effet, la perspective d’une augmentation ou d’une baisse de telle ou telle variable économique peut conduire les agents économiques à modifier leur comportement réel, en termes de consommation, d’épargne, ou autre.

Un exemple simpliste : un village qui n’a jamais connu de vols (données historiques), cela ne veut pas dire pour autant que l’on peut y enlever les gardiens (anticipations).

Le paradoxe de l’âne de Buridan

Le paradoxe de l’âne de Buridan est une expérience de pensée (attribué au philosophe français Jean Buridan) qui se présente comme suit :

  1. Un âne affame est placé précisément à mi-chemin entre deux picotins d’avoine.
  2. Faute de pouvoir choisir, l’âne mourrait de faim.

En effet, puisque le paradoxe suppose que l’âne ira toujours vers le picotin le plus proche, il meurt de faim car il ne peut prendre aucune décision rationnelle entre les deux picotins d’avoine.

Caricature politique datant des années 1900, montrant le Congrès des États-Unis comme l’âne de Buridan, hésitant entre 2 projets : un canal au Panama ou une autre au Nicaragua pour un canal Atlantique-Pacifique.

Le paradoxe de Buridan est donc un cas d’étude sur le libre-arbitre en philosophie, en effet, l’expérience montre que l’âne choisira toujours d’aller se nourrir et ne mourra pas de faim, ce qui amène a s’interroger : si cet âne a exerce son libre arbitre, pourquoi a t-il choisi une direction plutôt que l’autre, alors que les 2 picotins de foins sont a égale distance, et que, rationnellement, il n’y a pas une direction a privilégier par rapport a l’autre.

Docendo discimus

Docendo discimus est un proverbe latin qui signifie «en enseignant, on apprend».

On l’attribue au philosophe Sénèque (dit Sénèque le Jeune pour le distinguer de son père, Sénèque l’Ancien) né entre l’an 4 av. J.-C. et l’an 1 apr. J.-C.
Ce proverbe est d’ailleurs la devise de nombreuses institutions et universités.

Bien que le concept parait intuitif et accepté par la majorité, la science, à travers une étude récente a montré que le fait d’expliquer un sujet à quelqu’un déclenche l’effet protégé; cet effet apporte une meilleure compréhension des choses (et des résultats aux tests de QI supérieurs lors des études).

En effet, devoir expliquer un sujet à quelqu’un pousse à comprendre le sujet en profondeur, à choisir la meilleure façon d’aborder le sujet de sorte à éviter aux autres les difficultés qu’on a soi-même rencontrer lors de la compréhension du sujet, à mettre en avant les meilleurs exemples, bref, tirer avantage de son propre enseignement pour en proposer un – meilleur – aux autres.

Une étude comparant les résultats d’examens d’étudiants tuteurs, et d’étudiants non-tuteurs (qui apprenait seulement pour eux même sans transmettre donc) et sans surprises, les étudiants tuteurs ont eu de meilleurs résultats (Expliquer un sujet à quelqu’un peut être donc une très bonne façon de préparer ses examens !).

Ainsi, dans un programme ingénieux de l’Université de Pennsylvanie, un « programme de mentorat en cascade » engage des étudiants de premier cycle universitaire à enseigner l’informatique à des lycéens, qui à leur tour instruisent des collégiens sur le sujet.