Le Principe de charité et le Canon de Morgan

Le principe de charité est un type de compréhension des propos d’autrui qui consiste à attribuer aux déclarations de ce dernier un maximum de rationalité.
En effet; ce principe consiste à interpréter un comportement comme relevant d’intelligence et de faculté élevées, on suppose donc que l’individu est une personne intelligente et que ses propos sont à interpréter de manière différente s’ils sont incohérents.

De l’autre coté; le canon de Morgan est un principe de rigueur scientifique énoncé par Lloyd Morgan en 1894 :

« Nous ne devons en aucun cas interpréter une action animale comme relevant de l’exercice de facultés de hauts niveaux, si celle-ci peut être interprétée comme relevant de l’exercice de facultés de niveau inférieur.»

Le canon de Morgan concerne l’analyse comportementale animale et permet ainsi d’éviter des biais d’analyse, en effet, un humain qui observe un comportement animal pourrait facilement attribuer une intention humaine à son action, ce qui fausserait son jugement.
Le canon de Morgan peut être vu comme un clin d’œil au rasoir de Hanlon.

De ce fait, afin d’analyser une situation, le principe de charité sera utilisé pour un comportement humain alors que l’on utilisera le canon de Morgan pour analyser le comportement animal.

Le rasoir de Hanlon

En philosophie, le terme de « rasoir » désigne une règle heuristique qui permet d’éliminer, de « raser », des hypothèses.
Ainsi, le rasoir Ockham peut se formuler comme suit :

« les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées »

Un autre rasoir, le rasoir de Hanlon est une règle de raisonnement formulée en 1980 par le programmeur américain Robert J. Hanlon, cette règle est la suivante :

« Ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer »

On voit que le rasoir de Hanlon, est une application du Rasoir d’Ockham, en effet, privilégier la bêtise à la malveillance revient à considérer d’abord l’hypothèse la plus simple.

Dans le même style, Michel Rocard (ancien Premier ministre de la France) aurait dit : « Toujours préférer l’hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot exige un esprit rare».

Le Premier moteur

Le Premier moteur, ou le moteur non mû, est un concept monothéiste élaboré par Aristote.
Pour lui, ce Premier moteur est la cause première du cosmos. Ce moteur non mû fait mouvoir les autres choses sans être lui-même mû par une action initiale.

Si l’univers est compréhensible, alors tout être contingent a une cause. Si cette cause est elle-même soumise à la contingence, elle a aussi une cause, et ainsi de suite. Si la suite est infinie alors l’univers n’est pas compréhensible, dans le cas contraire, il existe une cause ultime qui n’est causée par rien et que l’on peut appeler Dieu.

Citation d’Aristote dans Physique.
Un petit résumé de la vie d’Aristote !

Aristote décrit ce Premier moteur comme immuable, incorruptible, et le définit comme la pensée de la pensée, c’est-à-dire comme un Être qui pense sa propre pensée, l’intelligence et l’acte d’intelligence étant une seule et même chose en Dieu (le Premier moteur):

« L’Intelligence suprême se pense donc elle-même… et sa Pensée est pensée de pensée ».


Il est en ce sens une forme ou un acte sans matière qui lance l’ensemble des mouvements et qui, par la suite, actualise l’ensemble de ce qui est sans en subir les effets.