Du mercure à l’or : à quel prix ?

Pendant très longtemps, la pierre philosophale a fait rêver les alchimistes du monde entier, cette pierre qui permettait selon eux , de transformer les métaux peu chers en or.

Qu’en est-il à notre époque ?

Dans le tableau périodique des éléments en chimie, l’or et le mercure sont côte à côte. Le mercure ne possède en effet qu’un proton et un neutron de plus que l’or.

L’or correspond au symbole Au, le mercure correspond au symbole Hg

Avec la technologie actuelle, il est possible de les lui ôter (en bombardant les atomes de mercure) et donc de transformer le mercure en or !

Cependant, cela coûte bien trop cher pour être rentable.

Les alchimistes d’antan avaient tord sur un point, il n’existe aucun procédé chimique permettant de transformer un métal en or, en revanche un procédé nucléaire existe bel et bien ! mais comme nous l’avions vu, le coût de l’opération est bien trop cher pour être rentable.

Enfin, dans les centrales nucléaires ou dans les accélérateurs de particules, de l’or est créé en quantité infime à partir du mercure, mais cette création résulte d’un dommage collatéral du fonctionnement de ces centrales et des accélérateurs de particules !

Le Paradoxe de Saint-Pétersbourg

Ce paradoxe a été énoncé en 1713 par Nicolas Bernoulli. La première publication est due à son neveu, Daniel Bernoulli.

Considérons le jeu suivant entre un joueur et une banque : on lance en l’air une pièce de monnaie. Si face apparaît, la banque paie 2 euros au joueur, et on arrête le jeu. Sinon, on relance la pièce. Si face apparaît, la banque paie 4 euros, et on arrête le jeu. Sinon, on relance la pièce. Si face apparaît, la banque paie 8 euros au joueur, et ainsi de suite. Donc, si face apparaît pour la première fois au n-ième lancer, la banque paie 2^n euros au joueur.

Si face apparaît au bout du n-ième lancé, alors :
Paiement banque = 2^n euros

La question qu’on se pose est : Quelle est la mise initiale pour que le jeu soit équitable, c’est-à-dire pour que ni la banque ni le joueur ne soient avantagés par ce jeu?

Pour que le jeu soit équitable, il suffit que l’espérance du gain moyen du joueur soit égale à l’espérance du gain moyen de la banque. (C’est le même principe suivi par les compagnies d’assurances pour fixer leurs prix d’ailleurs)

Pour que face apparaisse dès le premier lancé, il y’a une chance sur deux, donc une probabilité de 1/2, pour que face apparaisse dès le deuxième lancé, la probabilité est cette fois de 1/2 * 1/2 = 1/4.

Plus généralement, la probabilité que face apparaisse au n-ième lancé, est de 1/(2^n).

L’espérance de gain sera donc de la sorte : 2 * (1/2) + 4 *(1/4) + 8 * (1/8) + … + 2^n * (1/(2^n))

Avec le gain à gauche, pondéré par sa probabilité à droite.

Cela revient donc à faire une somme infinie de 1

Espérance de gain = 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + … + 1

Autrement dit, l’éspérance de gain = infinie.

Il faudrait donc miser une infinité d’euros pour que le jeu soit équitable ! Ce qui est bien sûr impossible.

Le paradoxe réside dans le fait qu’il serait rationnel, si le gain seul importait, d’offrir de miser la totalité de ses biens pour pouvoir jouer à ce jeu dont on vient de voir qu’il offrait une espérance de gain infinie (donc bien supérieur à n’importe quelle mise), et que pourtant personne, observe Daniel Bernouilli, ne ferait une chose pareille.

Lê de la chaine Science4All a fait une excellente vidéo à ce sujet !

Émile Borel dit : « Il y a, à mon avis, un très grand intérêt scientifique et social à ce que les principes fondamentaux du calcul des probabilités soient admis sans restriction par le plus de personnes possible ».

Le paradoxe illustre pour lui que, faute de cette capacité les gens ne sont pas en mesure de mesurer le gain, feront une mise inadéquate (trop basse dans ce jeu, ou peut-être trop haute dans un autre jeu) ou encore préféreront refuser un jeu qui leur semble trop complexe.

Problème de Monty Hall

Le problème de Monty Hall est un casse-tête probabiliste librement inspiré du jeu télévisé américain Let’s Make a Deal.

Il porte le nom de celui qui a présenté ce jeu aux États-Unis pendant treize ans, Monty Hall.

Le jeu oppose un présentateur à un candidat (le joueur). Ce joueur est placé devant trois portes fermées. Derrière l’une d’elles se trouve une voiture et derrière chacune des deux autres se trouve une chèvre. Il doit tout d’abord désigner une porte. Puis le présentateur doit ouvrir une porte qui n’est ni celle choisie par le candidat, ni celle cachant la voiture (le présentateur sait quelle est la bonne porte dès le début). Le candidat a alors le droit d’ouvrir la porte qu’il a choisie initialement, ou d’ouvrir la troisième porte.

Illustration du problème de Mounty Hall

Les questions qui se posent au candidat sont :

  • Que doit-il faire ?
  • Quelles sont ses chances de gagner la voiture ?

Les stratégies :

Initialement, le joueur peut choisir entre deux stratégies :

  • Changer de porte 
  • Ne pas changer de porte

Au début, on pourrait penser qu’en changeant de porte, on se ramène au jeu initiale mais avec uniquement 2 choix (donc 2 portes) ce qui fait une probabilité de 1/2 de gagner, peu importe le choix.

Cette réflexion est consultable ici.

Néanmoins, on peut démontrer mathématiquement, et de plusieurs manières, que le joueur en changeant de porte, augmente et voit ses chances de gagner passer de 1/3 à 2/3

Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, c’est bien vrai, et on peut s’en convaincre de façon informatique, en simulant des milliers de parties jouées !

Ce bout de code Python, illustre le propos précédent, en changeant de porte le joueur gagne deux fois plus souvent qu’en gardant son choix initial.

Le code source peut être consulté dans son intégralité sur mon compte GitHub

La démonstration mathématique est rigoureusement bien faite sur Wikipédia