Le paradoxe du fromage à trous

Ce paradoxe met en évidence que l’application de syllogisme(prémisses => conclusion) sans discernement (de contexte notamment) est source d’aberrations.

Il s’énonce comme suit :

  • Plus il y a de fromage, plus il y a de trous ;
  • or plus il y a de trous, moins il y a de fromage ;
  • donc plus il y a de fromage, moins il y a de fromage.

À première vue, l’énoncé a l’air logique, mais le diable se cache dans les détails ! En réalité les 2 premières phrases sont vraies dans des contextes totalement différents.

  1. En considérant que le fromage (emballé) possède un volume, les trous font partie de son volume.
  2. Et la densité du fromage comme étant : matière/volume (avec matière : le fromage uniquement sans les trous).

Dans la première phrase :

Plus il y a de fromage, plus il y a de trous

Plus il y a de fromage => plus il y a de matière et plus il y’a de volume.
Plus il y a de trous => comme la matière et le volume augmente tous deux, la densité (le rapport matière/volume) ne change pas.

Plus il y a de fromage, plus il y a de trous est vraie dans un contexte où le volume est croissant, et la densité constante.

Dans la seconde phrase :

Plus il y a de trous, moins il y a de fromage

Plus il y a de trous => comme les trous font partie du volume emballé du fromage, alors l’augmentation des trous, ne change pas le volume, ce dernier est constant.
Moins il y a de fromage => Si la matière fromage diminue, alors la densité (matière/volume) diminue.

Plus il y a de trous, moins il y a de fromage est vraie dans un contexte où le volume est constant, et la densité décroissante

En arrivant à la conclusion, on obtient une confusion de contexte, ce qui ne permet justement pas de conclure. (Les 2 contextes s’opposent)

Des formulations différentes du paradoxes existent, comme :

  • Tout ce qui est rare est cher
  • Un cheval bon marché est rare
  • Donc un cheval bon marché est cher.

Ou encore, une qui est d’actualité :

  • Plus il y’a de virus plus il y’a de morts
  • Plus il y’a de morts, moins il y’a de virus
  • Plus il y’a de virus, moins il y’a de virus